Le point sur l'actualité
ACTION D'ACTIVAL AU CONSEIL RÉGIONAL
le Lundi 24 Janvier 2005
L'Association Actival s'est rendue à l'assemblée plenière du Conseil Economique et Social Régional afin de faire connaitre sa ferme opposition au projet de Traversée Centrale des Pyrénées et de réclamer un vrai débat sur ce projet.
L'assemblée consultative devait initialement consacrer sa séance au transport de fret en Midi-Pyrénées. La modification de l'ordre du jour n'a pas fait renoncer les militants déterminés. Ces derniers ont dû longuement négocier pour qu' une délégation puisse assister à l'assemblée dans l'Hotel de Région , le Président du CESR refusant dans un premier temps leur présence à cette séance pourtant publique.
Les autres militants de l'association, postés à l'entrée de l'Hôtel de Région, ont pu échanger avec des conseillers régionaux et des membres du CESR.
Cette action a permis d'évaluer la situation : un bon nombre d'élus du CESR et du CRMP ignorent l'ampleur du projet : au delà du franchissement des Pyrénées, la TCP s'inscrit dans un axe intercontinental de fret ferroviaire destiné à acheminer des marchandises en provenance d'Asie et d'Afrique.
Les conseillers du CESR pourtant soucieux de garantir des emplois localement et d'éviter les déséquilibres au sein du territoire régional soutiennent la TCP car il ne sont pas informés des implications véritables de ce projet.
Cette infrastructure n'apporte aucune garantie de développement local, elle renforcera même les inégalités sur le territoire. En outre, cet axe de fret est un leurre écologique : il vise seulement à bâtir une nouvelle artère d'échanges intercontinentaux pour injecter des millions de tonnes de marchandises supplémentaires.
L'association se réjouit de l'annonce du report de l'avis de l'Assemblée plénière sur le fret ferroviaire, remis à mars : les conseillers amenés à se prononcer n'ont pas eu accès à toutes les informations nécessaires pour se prononcer sur la TCP... Et pour cause : le président du CESR préside aussi l'association de lobbying de la TCP, Eurosud Transport. La présence du président du Conseil Régional n'a pas échappé à nos observateurs : qui peut imaginer dans ces conditions que ces conseillers ont bénéficié jusqu'à présent d'une information impartiale sur ce projet ?
COMMUNIQUE D'ACTIVAL
DU 12 DECEMBRE 2004
Le Vendredi 10 Décembre 2004 , le Conseil Général des Hautes - Pyrénées a présenté les résultats de la " mission TCP " , chargée d ' évaluer le projet de " Traversée Centrale des Pyrénées " qui défraye la chronique depuis des années dans le département.
La teneur de la présentation du rapport de la mission TCP par M. Miqueu nous satisfait entièrement.
Nous ne pouvons que saluer ce travail rigoureux et documenté, qui permet d’évacuer certains arguments fallacieux auxquels nous nous sommes toujours heurtés.
Le Conseil Général s’est donné les moyens de mener une investigation qui confirme solennellement :
- La faible probabilité d’une plateforme à Tarbes, compte-tenu de l ' existence d ' une plateforme logistique impressionnante à Saragosse : ces deux sites sont trop rapprochés pour que Tarbes puisse espérer raisonnablement voir fleurir des milliers d' emplois grâce à la TCP. La gare que certains nous promettent pour mieux nous faire « avaler la pilule de la TCP » ressemblera, si elle se fait quand même, à une coquille vide.
- La faible probabilité d’un trafic voyageur.
- L’absence de garantie de la protection environnementale : les budgets pour la protection de l 'environnement sont les premiers à pâtir des retards et des surcoûts qu'entraînent les travaux pour les grandes infrastructures.
Nous rejoignons M. Miqueu quand il dit qu’il faut se poser les bonnes questions avant de prendre les décisions.
Nous sommes également heureux de constater que la « Mission TCP » dénonce la manipulation orchestrée par la Région Midi-Pyrénées, consistant à exploiter l’étude SYSTRA comme si elle constituait une véritable référence, alors qu’elle a été réalisée avec un financement dérisoire.
Nous exprimons une inquiétude toutefois : les positions immuables de certaines personnalités politiques, exprimées durant le débat, sont décevantes, voire alarmantes. Il est du devoir des élus présents de tenir compte des résultats de l’investigation rigoureuse de la Mission TCP. Il est de leur devoir de ne pas rester sourds aux réserves exposées dans ce rapport, réalisé en dehors de toute pression politique. Le discours de notre président de Région, épaulé par l’ association Eurosud Transport et le Conseil Economique et Social Régional, ne peut plus durer.
Reste à voir les moyens que le Département se donnera pour faire entendre les résultats de cette mission, et pour apporter un contrepoids significatif au lobby régional. Ce lobby, exercé par MM. Malvy et Chauzy s’est avéré efficace dernièrement, et à nos dépends, lors du sommet franco-espagnol du 7 décembre 2004, qui s’est tenu à Saragosse, puisque notre Président de la République a employé l’expression de « Traversée Centrale des Pyrénées ».
MM. Malvy et Chauzy ont marqué un point : comment les opposants au tunnel du Vignemale, et ceux d’une traversée centrale, comptent-il faire entendre leur voix ? Après s’être positionnés, reste à tous les élus, de la « Mission TCP » comme du « Comité des opposants à la TCP » à agir pour que cela ne reste pas lettre morte
Sommet franco-espagnol de Saragosse 7 décembre 2004
Notre analyse
Les nouveautés concernant la Traversée des Pyrénées: du côté des chefs d'Etat
Le chef d'Etat français a pour la première fois évoqué une "TCP" alors que jusque-là, la plus grande prudence régnait concernant la localisation du projet de "Nouvelle Traversée ferroviaire transpyrénéenne à grande capacité".
Son insistance sur « la volonté politique » de faire aboutir cette TCP est un signe inquiétant. Cette volonté maintes fois exprimée s'accompagne d'une reconnaissance de l'intérêt que représente la TCP pour l'Aragon :
"(...) c'est pour le gouvernement espagnol l'une de nos premières priorités pour notre politique de communications. La liaison centrale des Pyrénées est extrêmement importante pour le développement de la Communauté autonome de l'Aragon. Et comme l'a affirmé notre sommet d'aujourd'hui, ce projet recevra un soutien des deux gouvernements."
Autant dire que la gare multimodale à Saragosse est aux yeux des deux chefs d'Etat une condition sine qua non de la TCP.
Leur détermination se traduit par la décision d'organiser un sommet spécifique dans le premier semestre 2005 :
"Nous avons décidé de créer un sommet spécifique des régions autonomes voisines de la France, et des entités territoriales du côté français. Ce sommet sera présidé par les deux Premiers Ministres des deux pays et par les représentants des différentes régions concernées. Ce sommet permettra de remettre à jour tout cet ordre du jour en ce qui concerne les liaisons par chemins de fer ou par la route.
Ce sommet spécifique aura lieu au cours du premier semestre 2005."
La présence des représentants des deux régions concernées nous invite à la plus grande vigilance: nous savons que l'Aragon et Midi-Pyrénées sont les promoteurs les plus virulents de la TCP. Les différentes études que ces régions ont menées ont toujours mis en évidence un tracé par la vallée des gaves, reliant Biescas-Pierrefitte Nestalas par le tunnel du Vignemale.
La fragilité de ces études n'est un secret pour personne : nous avons encore en mémoire le rapport du Conseil Général fustigeant le rapport SYSTRA, rapport d'une étude commandée par la région, qui désigne ce tracé sans étude d'impacts digne de ce nom à l'appui.
Nous rejoignons pleinement le Conseil Général sur ce point, mais constatons avec grand déplaisir qu'en dépit des procédés contestables de la région, celle-ci va bénéficier d'une audience inouïe auprès du gouvernement.
La déclaration des ministres des Transports : de Robien et Magdalena Alvarez
- La déclaration du Ministre de l'équipement, Gilles de Robien, est plus réservée et conforme à nos attentes.
Il ne parle pas de TCP.
Avant de localiser le projet, il évoque la nécessité de procéder à des études de flux et des études fonctionnelles pour dégager des familles de tracés, en fonction des différentes prévisions de trafic.
- On sent une approche plus technique du dossier:
Néanmoins, les deux ministres des transports ont annoncé l'inscription de la "Nouvelle liaison ferroviaire transpyrénéenne à grande capacité" dans la liste des projets du CIADT (Comité interministériel d’Aménagement et de Développement du Territoire) : "Comme preuve de l’intérêt des deux pays dans cette liaison, les ministres ont convenu d’inscrire le projet de "Nouvelle liaison ferroviaire transpyrénéenne à grande capacité" dans le cadre de leurs planifications stratégiques respectives définies, côté français, par le Comité interministériel d’Aménagement et de Développement du Territoire dans sa réunion du 18 décembre 2003."
L'inscription de projets dans le CIADT marque une étape décisive vers leur réalisation. Cette inscription est d'autant plus inquiétante que rien, pas une étude officielle ne la justifie. Emanerait-elle d'un règlement politique ? C'est ce qui pourrait nous arriver de pire...
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